Descasystem · 12 February 2025 · News

Réhabilitation de la verrière de la Galerie David Zwirner : entre tradition et innovation

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Réhabilitation de la verrière de la Galerie David Zwirner : entre tradition et innovation

Entrez dans la Galerie David ZWIRNER : un projet emblématique situé au cœur de la Capitale où trône une impressionnante verrière de toit récemment réhabilitée à l’aide des profilés de notre gamme Jansen « VISS Línea ». Fruit d’une collaboration entre nos équipes et les talentueux artisans de l’Atelier Appert, cette intervention avait pour ambition de redonner vie à une structure de verre et d’acier datant des années 1900, tout en répondant aux contraintes actuelles de sécurité, d’isolation et de conservation d’œuvres d’art.

La Galerie David Zwirner, rénove et agrandit son siège parisien situé au cœur d’un bâtiment chargé d’histoire. Au début du XXème siècle, ce lieu abritait une usine spécialisée dans la fabrication de moules à gâteaux et chocolats, un vestige de l’activité industrielle du quartier avant sa reconversion culturelle. Au fil des décennies, l’édifice a en effet évolué, devenant une galerie d’art contemporain de renom, motivée par le désir de se rapprocher du centre artistique européen « post-Brexit ».

La grande verrière de style Eiffel qui couronne le bâtiment, un chef-d’œuvre d’ingénierie métallique datant de 1900 avait cependant été négligée : bâchée pendant 30 ans, elle souffrait d’humidité, d’infiltrations et d’une gestion thermique inadéquate, la rendant incompatible avec les exigences d’un espace d’exposition. La réhabilitation de cette structure iconique visait à restaurer son éclat tout en respectant son identité industrielle et en répondant aux standards architecturaux et techniques modernes.

 

Redonner vie à un joyau architectural

 

Pour relever ce défi, nos équipes ont collaboré avec l’Atelier Appert, une entreprise basée à Saint-Martin-sur-le-Pré, dans la Marne. Fondée en 2012 et dirigée par Nicolas Inquiété, cette société est spécialisée dans le travail du métal et du verre. Comptant une vingtaine de salariés, elle est reconnue pour son savoir-faire et son expertise sur des projets prestigieux en France et à l’étranger.


« Nous avons une approche artisanale tout en intégrant des technologies modernes. Cela nous permet de répondre à des projets complexes comme celui de la verrière de la Galerie David Zwirner », explique Nicolas Inquiété. Ce savoir-faire s’est révélé crucial pour relever les défis d’une rénovation aussi ambitieuse. « Elle avait été mise de côté. Ce n’était plus une verrière, mais un espace bâché ! Quel dommage qu’un joyau architectural comme celui-ci soit resté caché pendant si longtemps », déplore-t-il.


Ce contexte rendait la réhabilitation d’autant plus significative : il fallait redonner à la verrière sa fonction originelle tout en respectant les normes contemporaines en matière de sécurité incendie, d’isolation thermique et de conservation des œuvres.

 

L’acier Jansen : un choix technique et patrimonial

 

L’acier s’est imposé comme le matériau idéal pour ce projet. Contrairement à l’aluminium, souvent utilisé dans les constructions modernes, l’acier offre une robustesse et une capacité de réparation incomparables. « L’acier, c’est durable. Contrairement à l’aluminium, il peut être réparé, renforcé, et il respecte l’histoire des bâtiments. Une structure en aluminium abîmée, on la remplace totalement, tandis qu’une structure en acier, on peut toujours la réparer ! », souligne Nicolas. Ce choix s’inscrivait dans une logique de respect du patrimoine tout en répondant aux exigences fonctionnelles et esthétiques.

Les profilés Jansen « VISS Linea », grâce à leur forme en T, ont permis de respecter la finesse visuelle de la verrière tout en offrant une robustesse structurelle suffisante pour accueillir des vitrages isolants plus épais. Par rapport aux profils PRS initialement envisagés, ils ont également réduit les charges sur la charpente en fer puddlé.

Le fer puddlé est un matériau intermédiaire entre le fer pur et l’acier. Son procédé de fabrication date de la fin du 18ème siècle et a permis de produire un métal plus résistant que le fer pur. Il était obtenu en faisant refondre la fonte dans des fours avec des scories riches en oxyde de fer, puis en la brassant (to puddle signifie brasser) pour provoquer sa décarburation. Le métal à l’état pâteux qui en résultait était soumis au marteau-pilon pour chasser les scories. Enfin, il passait au laminoir pour être étiré et obtenir des profilés, des barres et des tôles de petites dimensions. Le produit résultant était donc composé de fer presque pur, avec des inclusions de scorie siliceuse en filaments fins. Il a été largement utilisé dans la construction des ouvrages d’art comme dans celle des bâtiments ou de structures emblématiques, de 1830 jusqu’au début du 20ème siècle. Le pont d’Arcole à Paris, le viaduc de Garabit, la Tour Eiffel, les ossatures des grands magasins parisiens et les premiers ascenseurs à bateaux en sont des exemples notables.

« Travailler sur du puddlé, c’est unique. Il ne se soude pas, il faut percer et visser. Cela demande une précision énorme, mais c’est ce qui fait la beauté de ce métier », explique Nicolas. Bien qu’il requière un savoir-faire particulier, l’acier est indispensable sur ce type de chantier : il renforce le caractère authentique de la verrière tout en répondant aux exigences modernes de performance.


En outre, des vitrages isolants sérigraphiés, ornés de petits points blancs, ont été intégrés à la structure afin de limiter l’apport calorifique tout en diffusant une lumière homogène, idéale pour la conservation des œuvres. « Le clair de vitrage était aussi un grand défi. Nous devions maximiser la lumière tout en protégeant les œuvres de la chaleur et des UV », précise Nicolas. Ce travail a permis de transformer la verrière en un ouvrage lumineux, fonctionnel et durable.

 

Une organisation rigoureuse pour un chantier complexe

 

Le chantier, réalisé en six mois, a mobilisé six personnes sur un site urbain dense. L'absence de grue et les contraintes d’accès ont exigé un travail minutieux.

Chaque pièce a été assemblée à blanc dans les usines de l’Atelier Appert, garantissant un ajustement parfait une fois sur site. Ce processus était essentiel, car les contraintes logistiques sur place imposaient un montage manuel. « Tout devait être fait en kit et passé par une porte cochère. On n’avait pas droit à l’erreur sur site ! », raconte Nicolas.

Une fois les éléments transportés, l’équipe a procédé à un assemblage précis, intégrant les vitrages et assurant une finition impeccable. Outre l’isolation thermique, le drainage a été repensé pour éviter toute condensation ou infiltration, afin de garantir la longévité de la structure et la sécurité des œuvres.

Une collaboration exemplaire

 

Un élément clé de la réussite de ce projet a été la collaboration étroite entre nos équipes et celles de l’Atelier Appert. Ce partenariat s’est illustré par une implication mutuelle à chaque étape, qu’il s’agisse de la conception, des ajustements techniques ou du suivi sur le terrain.

Marco Ruggiero, chargé de prescription chez Descasystem Jansen, a été un acteur déterminant dans le lien entre les différents intervenants. Il a notamment travaillé main dans la main avec l’architecte du projet, facilitant les échanges techniques tout en veillant à respecter les exigences patrimoniales. Arnaud Lemaire, technico-commercial, a quant à lui joué un rôle clé dans les ajustements budgétaires et la négociation des solutions adaptées.

Un des défis majeurs du projet était la réactivation des certifications pare-flammes pour respecter les normes de sécurité incendie en vigueur. Le PV-feu initial n’étant plus valide, nos équipes ont collaboré avec Vetrotech pour obtenir une nouvelle validation technique. « Ce que j’apprécie chez les équipes de Descasystem, c’est leur capacité à s’adapter rapidement et leur implication totale », confie Nicolas Inquiété. « Ils ne travaillent pas seulement pour vendre des produits, mais par véritable passion pour leur métier. Ils sont incollables : ce sont de vrais « geeks de l’acier ! », souligne-t-il avec une pointe d’humour.

Ce travail de coordination a permis de surmonter les défis techniques les plus complexes, notamment ceux liés aux vitrages isolants et à leur intégration dans la charpente en acier puddlé. Le tout a été réalisé sans compromettre ni l’esthétique, ni la durabilité, ni la fonctionnalité de la verrière.

« Parfois, j’ai l’impression qu’ils font partie de mes propres équipes. Ils sont présents, impliqués, et toujours prêts à trouver des solutions », ajoute le dirigeant d’Atelier Appert. Cette complicité, fondée sur une confiance mutuelle et une collaboration authentique, a été déterminante pour mener à bien ce projet ambitieux.

 

Une verrière d’exception qui inspire

 

Après neuf mois de travaux intensifs, la verrière de la Galerie David Zwirner a retrouvé son éclat. Grâce à des solutions techniques avancées et à un travail d’équipe rigoureux, la verrière répond aujourd’hui aux normes modernes tout en respectant l’intégrité historique du bâtiment.


« Ce projet, c’est tout ce qu’on aime dans ce métier : relever des défis, préserver le passé et construire quelque chose qui durera dans le futur », conclut Nicolas. La verrière est désormais une vitrine de savoir-faire artisanal et technique, inspirant une nouvelle génération de projets ambitieux. Des collaborations exemplaires comme celle-ci prouvent qu’avec des partenaires passionnés et engagés, il est possible de conjuguer exigence patrimoniale et innovation technologique pour créer des ouvrages durables et emblématiques.